Générosité communicative
Serge Federbusch
Dans un élan de générosité très médiatisé, Delanoë a fait savoir que Taslima Nasreen, « persécutée par les ennemis de la liberté d’expression et menacée par des extrémistes musulmans » pourrait trouver refuge à Paris, dans un logement mis à sa disposition par la ville. Fort bien. Mais la communication municipale, une fois encore, s’est un peu trop emparée du sujet.

Ce geste généreux a été accompagné de pesants détails qui font malheureusement douter de son efficacité.
Peut-être par peur des critiques en ces temps où Parisiens et non Parisiens ont du mal à se loger, la mairie, par la voix de Nicolas Revel, directeur du cabinet du maire, a d’abord précisé que ce gîte était tout ce qu’il y a de plus modeste : un atelier d’artiste de 30 mètres-carrés. Tout ça fait mesquin et, quitte à abriter un citoyen d’honneur, on aurait pu lui accorder un appartement un peu plus vaste, mais passons.
Là où le bât blesse férocement, c’est que d’autres informations ont été données : la réfugiée logera dès février dans le Xème arrondissement, au couvent des Récollets, transformé il y a quelques années en résidence d’artistes. On conçoit qu’en matière de discrétion et donc de protection contre les agressions et les attentats de ces féroces islamistes, ce type d’informations est particulièrement mal venu !
Mais, que voulez-vous, il est si difficile à la main gauche de ne pas signaler ce que donne la main droite …