"The Artist" : le triomphe du stéréotype planétaire !
Serge Federbusch
Le producteur Harvey Weinstein, qui fait les oscars comme un pape fait les cardinaux, a donc décidé d'octroyer à "The Artist" cinq des précieuses statuettes. C'est une chance pour ce film qui n'est pas muet qu'en paroles.

Alors, pourquoi un tel succès ? Weinstein, l'"homme aux soixante statuettes" est le tenant d'une sorte de cinéma d'auteur international, où les réalisateurs chinois, américains, japonais et européens s'échangent thèmes et procédés. Il a produit, entre autres choses, Tarantino, Shaolin Soccer, Princess Mononoke, The English patient, Shakespeare in love, etc. des films transnationaux d'esprit "world compagny".
L'avertissement lancé, depuis les plates bandes hollywoodiennes, par une petite bande de Français sur les dangers du refus des techniques cinématographiques nouvelles ne pouvait donc que lui plaire. En soi, la chose est sympathique. Le problème est que la plupart des produits de ce cinéma sont réduits à des stéréotypes. Il fallait le génie de Sergio Leone pour jouer des codes et des mythologies d'une société dans laquelle il n'avait pas grandi. Loin de fertiliser ces cultures, les exigences narratives réduites de ce cinéma conduisent à un appauvrissement des imaginaires.
"The Artist" ? Circulez, y a rien à entendre.